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L’aventure Normandie-Niemen

Le jeudi 12 janvier 2006
par Philippe GRAS

Historien de l'Aviation
Musée de l’Air et de l’Espace

L’histoire du Normandie-Niemen commence dans les esprits dés 1940. La défaite de la France amène les armées allemandes sur les rivages de la Manche. Adolf Hitler veut envahir l’Angleterre, dernier pays à lui résister encore. La conquête de l’Angleterre lui permettrait de dominer toute l’Europe, et d’assouvir son rêve de puissance. Il avait le champ libre car les États-Unis de Roosevelt voulaient rester neutres et l’Union soviétique de Staline avait signé en 1939 un pacte de non-agression avec l’Allemagne.

Pour débarquer en Angleterre, il faut impérativement que les Allemands disposent de la supériorité aérienne. Cette notion est une constante en terme de stratégie militaire. Le chef de l’aviation allemande, Hermann Goering, pilote de chasse de la première guerre mondiale, promet à Adolphe Hitler la destruction de la chasse britannique avec quatre jours de beau temps.

Le 1er juillet 1940, l’aviation allemande attaque la Grande-Bretagne.Pour les pilotes anglais, c’est le moment du décollage sur alerte. Certains jours, les raids allemands étaient tellement importants au-dessus de l’Angleterre que les pilotes de chasse anglais décolleront jusqu’à cinq fois par jour.

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Décollage sur alerte


Nous sommes donc en 1940.


Les Spitfires du Squadron 74 interceptent un raid de Heinkel 111.

C’est un type de scène qui va se répéter. L’aviation allemande est forte d’environ 2700 avions répartis par Hermann Goering de la Norvège au Golfe de Gascogne, alors que les Britanniques ne possèdent que 650 avions. Leur infériorité est donc manifeste, mais, dans cette bataille inégale qui s’annonce, les Britanniques disposent de trois atouts.

Le premier de ces atouts, c’est une mentalité particulière liée à leur caractère insulaire. Les Britanniques n’aiment pas les " petits caporaux " qui veulent les envahir, comme l’a dit Winston Churchill. 
Deuxièmement, les Britanniques possèdent une innovation, pour l’époque, le radar. Les Allemands n’en possèdent pas, alors que les Britanniques ont cru très tôt au radar et ont installé, depuis 1938, une chaîne de radars le long de la côte. Ce dispositif va permettre de détecter les raids allemands alors que les appareils sont au-dessus de la mer. C’est un élément capital. 
Le troisième élément, tout aussi capital, c’est cet avion, le Supermarine Spitfire, aujourd’hui considéré par les spécialistes comme le plus bel avion du monde. C’est un intercepteur pur, un avion qui est, au départ, un avion de courses puisque l’ingénieur, qui l’a conçu dans les années trente, travaillait sur les avions anglais de la coupe Schneider, et son moteur est un Rolls-Royce très puissant.
Malgré tout, en 1940, les Britanniques ont tout pour perdre la bataille.

Voici une autre scène qui montre des chasseurs Hurricane interceptant un raid d’avions allemands alors que celui-ci repart. Le Messerschmitt Me 109 n° 1 est piloté par un des as de l’aviation allemande, Adolphe Galland.

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Chasseurs Hurricane

A la fin de l’été 1940, l’Allemagne va commettre une erreur capitale qui lui fera perdre la bataille. Cette erreur est connue sous le nom de " changement d’objectif ", L’aviation allemande pilonne systématiquement les usines, les terrains, et intercepte les avions anglais. Il y a beaucoup de pertes dans l’aviation allemande, mais également dans l’aviation anglaise. Un microscopique raid de l’aviation anglaise sur Berlin va déclencher la fureur d’Adolphe Hitler qui n’aura dés lors qu’une seule volonté : détruire Londres.Ce sera l’épisode de la fin de l’été 1940 que l’on appelle le blitz, la destruction systématique de Londres. Erreur capitale que nous reconnaissons aujourd’hui puisque, autant la chasse britannique malgré son courage était en difficulté, autant elle va pouvoir se redonner un peu de vigueur et panser ses plaies pendant que les Allemands s’acharneront sur Londres.

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Le blitz 

La mentalité particulière des Anglais fait qu’ils vont supporter ces attaques incessantes tout en reconstituant leur aviation.

En 1940, à la fin de l’été, l’aviation anglaise est toujours présente. L’Allemagne a donc perdu cette bataille d’Angleterre.Adolphe Hitler ne peut pas mettre le pied en Grande-Bretagne comme il souhaitait le faire ; il abandonne donc le projet. 
Les Spitfire et les Hurricane ont permis à la Grande-Bretagne de gagner cette bataille décisive pour l’avenir de l’Europe. 
Winston Churchill, prononcera cette phrase : 
" Jamais dans l’histoire de l’humanité une dette si grande n’a été contractée envers si peu d’hommes ".
 
Il s’agissait de ces pilotes.

Voilà le contexte, la défaite de la France qui amène cette bataille d’Angleterre désespérée et qui pourtant va être gagnée par les Britanniques. Bataille dans laquelle sont engagés de très jeunes pilotes . Les pilotes avaient 18 à 19 ans, et on trouvait parmi eux également des pilotes du Commonwealth, des Néo-Zélandais, des Australiens, des Américains et des Français Libres. 

La France Libre est représentée par Charles de Gaulle qui, dés le 18 juin 1940, a lancé son fameux message qu’il a répercuté plusieurs fois et auquel de plus en plus d’hommes, des pilotes, des hommes de l’armée de Terre, souvent très jeunes, vont croire. Petit à petit, au cours de l’été 1940, certains vont le rejoindre. Ce noyau d’hommes qui refusent la défaite de 1940, ce sont les Free French. Ils vont être regroupés dés le mois de juin pour former une entité. En juillet 1940, les Forces Aériennes Françaises Libressont créées par le général de Gaulle.

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Charles de Gaulle visite les Free French

De Gaulle est un militaire mais, avant tout, c’est un politique qui a toujours eu comme volonté d’affirmer la présence de la France. Le début de la bataille d’Angleterre est marqué par une extrême faiblesse française. Le général de Gaulle exige donc que ses forces soient présentes et participent, qu’elles paradent à des défilés comme ceux du 14 juillet. 
Les Forces Aériennes Françaises Libres sont commandées très peu de temps par l’amiral Muselier, qui ensuite va prendre les Forces Navales. C’est le général Valin qui va commander, pendant toute la période de guerre, les Forces Aériennes Françaises Libres. Il aura un rôle important dans la création du Normandie-Niémen.

Un sergent chef, qui s’est évadé du Cameroun, a rejoint la Gambie britannique à bord de son chasseur, lequel sera utilisé ensuite par les FAFL. Pour l’anecdote, ce pilote rejoindra ensuite l’Angleterre et sera intégré rapidement dans une escadrille britannique. La Grande Bretagne a désespérément besoin de pilotes pour lutter contre l’attaque allemande.

Cependant, Charles de Gaulle veut créer une aviation grâce à son noyau de pilotes. De plus en plus, des hommes, parfois seuls, parfois par petits groupes à bord de bateaux ou de leurs avions, le rejoignaient. Dés l’automne 1940, un embryon des Forces Aériennes Françaises effectives est créé grâce au général Valin. Ces premiers appareils vont participer aux opérations en Afrique. Ces avions sont des chasseurs britanniques, des Hurricane, très bons appareils ayant fait la bataille d’Angleterre avec les Spitfires. Bien que ces appareils soient des " rebuts " de la Royal Air Force, les FAFL sont bien contents d’avoir l’usage. Deux escadrilles de chasse sont créées par le général de Gaulle à l’automne 1941, l’escadrille N°1, Alsace, et la N°2, Île de France. 
Ces deux unités volent sous cocarde Britannique mais avec la Croix de Lorraine.

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Hurricane Mk1 et le commandant de Scitivaux sur Squadron 340

En 1942, les FAFL vont se structurer suffisamment pour composer de véritables escadrilles de chasse. Il y avait aussi des escadrilles de bombardement, puis de transport et de liaison. 
Après l’Afrique du Nord, les escadrilles N° 1 et 2 vont être intégrées à l’aviation britannique mais en gardant une spécificité FAFL. 
Cet avion fait partie du groupe Île de France composé uniquement de pilotes français, mais qui continue à porter une dénomination britannique, le " Squadron 340 ", tout comme Alsace sera le " Squadron 341 ". Il gardera sa dénomination d’Alsace et continuera à être géré par des Français, et même les mécaniciens seront Français. 
La volonté, la pugnacité du général de Gaulle ont payé. Á partir de 1942, les pilotes français qui le rejoignent ne sont plus intégrés systématiquement dans des escadrilles britanniques, mais aussi dans des unités françaises qui combattent aux cotés des Britanniques. Dans l’esprit du général de Gaulle, il fallait marquer l’indépendance de la France, marquer la combativité de la France Libre.

Cette image a fait le tour du monde et reste symbolique.

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Elle présente des pilotes de chasse français qui saluent le drapeau de la France Libre mais ils le saluent de dos. Pourquoi ? Parce que tous ces pilotes sont des évadés et tous ont été condamnés par contumace, à mort ou à la prison Tous les pilotes de la France Libre sont condamnés à mort par Vichy. Pour le Normandie-Niemen, la modalité est identique et son application sera effective. Certains pilotes faits prisonniers ont été abattus.

Voila ce qu’il convenait de rappeler sur la bataille d’Angleterre, les Forces Françaises Libres en 1942, sont une réalité alors que la situation militaire s’est stabilisée. La Grande-Bretagne a réussi à endiguer l’invasion allemande et les États-Unis sont en train d’entrer dans la guerre suite à l’attaque japonaise sur Pearl Harbor. Un évènement capital va se passer en juin 1941 qui va modifier complètement la donne, c’est la rupture du pacte germano-soviétique, avec l’invasion de l’URSS.

L’invasion de l’URSS, c’est l’Opération Barbarossa, (Barbe Rousse). Pour Hitler, c’est son combat. L’échec contre la Grande-Bretagne n’a finalement pas été si important. Par contre, la conquête du monde slave, objectif politique mais surtout idéologique, reste son objectif. L’opération Barbarossa est une entreprise militaire immense : 800 000 hommes, 4000 avions. C’est aussi une puissance mécanique considérable : trois groupes d’armées, un groupe d’armées Nord avec pour objectif, Leningrad, un groupe d’armées Centre avec Moscou comme objectif, un groupe d’armées Sud avec pour objectif le Caucase, Stalingrad.

Juin 1941 : c’est attaque brutale de l’Union soviétique avec une victoire très rapide. Adolphe Hitler lance les divisions mécanisées qui rapidement franchissent les fleuves aidés par les chasseurs bombardiers Junkers Ju 87 " Stuka ".

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Junkers JU 52 à Stalingrad (Novembre 1942)

Cette coordination entre l’armée mécanisée au sol et l’aviation d’assaut fait une fois encore ses preuves. L’armée soviétique est nombreuse mais mal équipée, mal commandée et désorganisée au niveau de son État-Major suite aux importantes purges que Staline avait faites en 1937-1938. Donc, durant l’été 1941, l’armée allemande réussit rapidement à progresser sur l’ensemble du front, malgré la défense acharnée de l’Armée Rouge qui est en retraite sur tous les fronts.

L'AVIATION

L’aviation soviétique n’est pas en meilleur état que les autres composantes de l’Armée Rouge.
Voici un chasseur moderne de l’armée de l’air russe, un Policarpov I 16, qui a l’avantage de ne pas être un biplan. Cette photo est symbolique de tout ce que l’Armée Rouge a perdu. Dans les quinze premiers jours de l’offensive allemande de 1941, l’Union soviétique a perdu 2660 avions. Une grande partie de son aviation est soit détruite par les chasseurs allemands, largement supérieurs en vol, soit détruite au sol, soit tout simplement capturée.

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Polikarpov I-16 capturé (automne 1941) 

Lors de l’attaque allemande, l’Armée Rouge est débordée, à la limite de la rupture jusqu’à l’automne de 1941. A l’image de son aviation, son équipement est largement déficient face à la puissance mécanisée des divisions allemandes. Il faudra, et ce sera très important pour le Normandie-Niemen, il faudra l’hiver pour que l’avance allemande, qui était irréversible, cesse. Début novembre 1941, Staline va bénéficier de son allié le plus sûr, qu’il appelait " le général hiver ", pour bloquer l’avance allemande et permettre la défense de Leningrad, défense héroïque pour les Soviétiques, qui va permettre à l’Armée Rouge de lancer les premières contre-attaques contre l’armée allemande. L’hiver russe, pour les Allemands tout comme pour le Normandie-Niemen, va être un élément très important dans l’évolution des combats.

Les Soviétiques, après avoir encaissé le choc énorme de l’armée allemande, ont réussi à stabiliser le front grâce à l’essoufflement de l’armée allemande mais, également, grâce au talent de certains de ses constructeurs. Souvent de jeunes pionniers sont en passe de produire les éléments du renouveau de l’aviation soviétique. 
Parmi ceux-ci, il faut signaler Alexandre Yakovlev. Né à Moscou en 1903, il a obtenu son diplôme de lycée, puis travaillé en usine comme de nombreux moscovites, et a réussi à force de travail. C’est aussi une belle histoire personnelle. Il a intégré l’Académie d’Aviation de Moscou, Académie Soudovsky, en 1927 et est devenu constructeur d’avions. Donc, au début des années trente, Yakovlev a une petite usine d’aviation et, pour le compte de l’État, produit des appareils d’entraînement.

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Alexandre Yakovlev

En 1938, Staline lui demande d’adapter un moteur puissant, que l’URSS vient d’acheter en France, sur ses avions d’entraînement. L’URSS ayant beaucoup de mal à produire des moteurs puissants, achète des licences de moteurs en France chez Hispano-Suiza. Le moteur Hispano-Suiza, va donner le moteur du Dewoitine 520 qui, à l’époque, pouvait connaître des développements. L’URSS exploite cette licence et va l’utiliser sur ses appareils. Staline demande au jeune constructeur d’étudier un avion d’entraînement doté de ce puissant moteur français Hispano-Suiza. Yakovlev va construire, dans le plus grand secret, le YAK. Le I 26 est un avion d’entraînement avancé dont le moteur Hispano a la caractéristique d’avoir un canon axial.

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La famille des Yak

Le I 26 va donner le YAK 1, l’avion blanc qui équipera le Normandie-Niemen.
Le YAK 7, d’entraînement.
Les deux avions performants, le YAK 21 et le YAK 3.
Le YAK 21, c’est le YAK 9T, de Joseph Risso.
Le général Risso, décédé récemment, était un des grands pilotes du Normandie.

Voilà comment, à partir d’un avion d’entraînement, un petit constructeur comme Yakovlev va créer une entreprise de construction aéronautique géante de chasseurs Yak. Il faut rappeler qu’en 1945, 35000 Yak ont été produits et que ces avions vont représenter près de 60% de la production de l’industrie aéronautique soviétique.

LE NORMANDIE-NIEMEN

En 1942, le général de Gaulle décide qu’il doit absolument faire participer la France Libre aux combats qui se déroulent à l’Est. C’est une vue qui lui est très personnelle et qui est très contestée dans l’État-Major de la France Libre. Non seulement les Britanniques y sont opposés, sans parler des Américains, mais l’État-Major de la France Libre à Londres pense, au début 1942, que c’est une très mauvaise idée que d’aider Staline. Nous ne sommes pas encore dans la guerre froide mais pas non plus dans l’aide désintéressée. 
De Gaulle n’était sûrement pas dupe et sûrement pas naïf, puisque il a déclaré en 1944, au moment où il a rencontré Staline, que " Discuter avec les Soviétiques, c’était déjà céder ". Il n’entretenait aucune illusion sur le personnage et pensait, début 1942, qu’il fallait aider les Soviétiques, que c’était un impératif, que l’on discuterait après des modalités et il se refusait à envisager que la France Libre soit absente de ce terrain d’opérations à l’Est.

Au printemps 1942, il demande à ses collaborateurs, le général Valin, le chef des FAFL, et au colonel de Collignon Moliniet, chef des FAFL pour le Moyen-Orient, la délégation militaire Française à Moscou, de prendre contact avec les Soviétiques afin d’étudier les conditions d’une participation française militaire aéronautique au conflit en URSS. Dés le printemps 1942, Staline donne son accord de principe pour qu’une unité française participe aux combats. Les modalités techniques vont ensuite être longues parce que, malgré la guerre, la bureaucratie soviétique reste très pesante et les tractations menées par les représentants français auprès de Soviétiques sont parfois byzantines 
Début novembre 1942, les choses se débloquent. Le 6 novembre 1942, les Russes envoient les visas aux Français, le 8 novembre les Alliés débarquent en Afrique du Nord, ce qui est un élément important de la décision. Le 10 novembre, Moscou envoie un câble à Damas disant " OK pour l’envoi des pilotes ". 
Durant le printemps de 1942, des forces françaises ses sont rassemblées en Syrie de manière à former l’escadrille N°3, " Normandie ", sous les ordres du commandant Pouligen à Damas. Ce groupe se composait de 58 hommes dont 14 pilotes, les autres étant des mécaniciens et du personnel de maintenance.

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L’escadrille N°3, " Normandie " 

Fin novembre 1942, l’escadrille reçoit l’autorisation de partir. Elle n’a pas cessé de se déplacer reprenant la tradition des cirques aériens en suivant l’évolution des combats. Ce déplacement se fait de Damas en Russie via Bagdad. Ces avions sont américains, des Douglas Dakota cédés aux Soviétiques, dans le cadre d’un accord " prêt bail " qui leur permettait d’obtenir gratuitement du matériel américain pendant la durée de la guerre. Cette loi du " prêt bail ", qui a servi aux Britanniques et aux Français Libres, est un des éléments du renouveau soviétique. Après les premiers chocs, qui ont fait perdre aux Soviétiques énormément d’hommes et de matériel, grâce au prêt bail l’Union Soviétique va profiter durant toute la guerre de la fourniture gratuite de quantités de matériel américain.
L’escadrille Normandie passe de Damas à Ivanovo à coté de Moscou où les pilotes français découvrent le Yak Cette formation va voler sur du matériel russe, les Yakovlev Yak 1. Lors de leur arrivée, les Soviétiques, très élégants, ont demandé aux pilotes français de choisir le matériel sur lequel ils voulaient voler. Les pilotes français avaient le choix entre des appareils américains sous couleurs russes ou bien sur les nouveaux avions de chasse Yakovlev. Ils ont choisi de voler sur des Yaks.
En novembre 1942 les 14 pilotes français sont à l’entraînement sur le Yak 7 biplace et vont pouvoir être engagés dans leur première campagne. Ce qui est intéressant dans l’histoire du Normandie, c’est qu’à partir de 1943 jusqu’en 1945, c’est la reconquête soviétique. .

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Carte du parcours de la 1ère campagne

C’est une campagne d’été avec une douzaine de stationnements. Normandie a tout le temps fait des mouvements ce qui a amené un certain nombre d’adaptations de la part des pilotes. 
Lorsqu’un pilote vole sur un matériel, il ne pilote jamais l’avion directement ; il a une phase d’entraînement, parfois très courte, qui se termine par un lâcher. Cet avion, avec sa double commande, permet d’emporter deux hommes, un moniteur et un élève. Après un vol d’essai le pilote est lâché sur Yak. 

Sur cette photo vous voyez la présence d’un des chiens. Normandie a toujours eu des animaux. Normandie avait toujours une véritable aura de la part de la population, de l’armée, de ses mécaniciens. La vie des pilotes français était dure au niveau du climat, mais partout, ces hommes ont été magnifiquement reçus par ces populations.

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Yak 7V utilisé pour l’entraînement des pilotes du Normandie 

PREMIÈRE CAMPAGNE - 1943-1944

Après les entraînements, les combats commencent. En mars 1943, les Yak 1 sont engagés. L’escadrille est intégrée, nouveau geste de la part des Soviétiques, dans la meilleure unité soviétique, la Première Armée, 303ème division aérienne, commandée par le général Zakharov. Son chef, le colonel Goloubov, va toujours avoir avec les Français des rapports cordiaux.

Les premières missions, les premières consignes.

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Sur la photo, on voit Zakharov à gauche, les pilotes à droite, Robert Marquis, au fond Jacques André qui sera héros de l’Union Soviétique, et le grand à l’arrière, Roger Sauvage, un Martiniquais, un des seuls à avoir écrit ses Mémoires. Il faut remarquer la discrétion de ces hommes qui fait que l’histoire extraordinaire du Normandie est encore aujourd’hui relativement peu connue.

Les premières victoires sont remportées à partir du 5 avril, mais l’unité connaît ses premières pertes. Le 13 avril 1943, les trois premiers pilotes français sont abattus par des chasseurs allemands. Un des pilotes, Jacques Derville, qui a réussi à sauter en parachute est fusillé par les Allemands. Le maréchal Keitel, commandant des armées allemandes, a publié un ordre disant que tout pilote du Normandie-Niemen capturé devait être fusillé.

On est en avril 1943, en période de dégel, mais il faut cependant faire chauffer longuement les moteurs. Les pilotes racontent qu’ils plaignent leurs mécaniciens, obligés de retirer leurs gants pour exécuter une opération alors qu’eux ne pourraient jamais le faire. Roger Sauvage dans ses Mémoires dit que ses mécaniciens, par -25° C., enlevaient leurs gants pour resserrer ou ouvrir un robinet.
Premiers morts, mais aussi premières victoires.

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Sur la photo ci-dessus, on voit le lieutenant Albert, as de l’aviation française, dans cette première campagne, entouré de ses deux mécaniciens ; le mécanicien de droite est âgé de 15 ans.

L’URSS est en guerre, et autant pour Hitler, la guerre à l’Est est sa guerre, autant pour Staline la guerre est devenue totale. L’URSS fait combattre des jeunes hommes mais également des femmes. Normandie a fréquenté dans les airs des escadrilles de femmes dont les plus connues s’appellent " les Sorcières de la Nuit ". Certaine unités soviétiques étaient des pilotes femmes. 
Les pilotes du Normandie ont été surpris de voir à Ivanovo des bataillons de femmes damer la piste. Elles devaient enlever la neige sur 50 mètres de large et 300 mètres de long.

La Première campagne se termine à Sloboda. Le bilan est élogieux, 70 avions allemands abattus. Normandie a perdu 8 pilotes sur les 14 engagés. C’est une vraie catastrophe et malgré quelques renforts, cette campagne a bien failli être sa dernière. Le Commandant Pouyade est obligé de se rendre à Alger pour plaider la cause de l’escadrille et demander le renforcement de l’unité par de nouveaux contingents.

La situation était très périlleuse à ce moment. Le général de Gaulle était en conflit ouvert avec le général Giraud, coprésident du Comité Français de Libération Nationale et bénéficiant du soutien américain. Dans ce contexte, l’avenir de Normandie est peu assuré. Il n’en a rien été. L’hiver 1943-1944 voit, lors de la seconde campagne, la renaissance du Normandie avec l’arrivée de 58 nouveaux pilotes qui vont permettre au Normandie d’engager la deuxième campagne 1944-1945.

Cette nouvelle campagne débute au printemps 1944. Les mémoires de Roger Sauvage décrivent les conditions de l’arrivée des pilotes. 
" Étendus sur des banquettes crasseuses, nous dormons au rythme des boggies, il faut une nuit complète pour franchir les 250 Km ; vers cinq heure du matin, c’est l’arrêt. Personne dans une gare lugubre, des trottoirs où l’on patine. Des employés engourdis nous poussent et nous enferment dans une salle d’attente glaciale ; à sept heures le buffet s’ouvre, un fond d’eau chaude en guise de thé nous retape. Nous voulons regagner le terrain à pieds mais il fait -25° C. Finalement, un interprète arrive, nous guide vers un camion sans bâche, ouvert à tous les vents, nous nous recroquevillons paralysés par le froid tandis que le camion file dans le brouillard à tombeau ouvert. " 

Ces renforts permettent la renaissance de Normandie. La meilleure preuve en est que l’unité devient un régiment de quatre escadrilles. La première escadrille est commandée par le lieutenant Albert, deuxième escadrille lieutenant Mourier, troisième escadrille Lefebvre, quatrième le capitaine Challe. 
Avent de reprendre le combat, Normandie passe par une séquence d’entraînements durant l’hiver 1943-44 sur Yak 7, et toujours dans des conditions précaires. Un petit passage des mémoires de Roger Sauvage nous éclaire sur les conditions de vie de ces hommes et de leurs relations avec les Soviétiques. 
" Notre maison, celle de la première escadrille, sera une maisonnette en bois au toit de chaume à moitié dénudé, dont le coté gauche fait office d’écurie et le coté droit sent la morgue. Il y a treize lits alors que nous sommes quatorze, au centre une table et deux chaises, pour l’éclairage un obus de 37 mm rempli d’huile où l’on pose une mèche de fortune, et rien pour se laver. Notre ordonnance, qui sort d’un roman de Tourgueniev, nous montre une boîte de conserves de deux litres, l’eau est loin explique t-il à De Saint Falles. Il y avait beaucoup de noms à particules au Normandie-Niemen et, à mon avis, c’était un hasard. Certains ont dit que les pilotes étaient communistes ce qui est faux, d’autres que c’était un régiment d’aristos, ce qui est également faux. Il y avait beaucoup de noms à particules et ça faisait très français. De Saint Falles, d’un air dégoûté, nous exhibe des bestioles noirâtres embusquées dans les interstices des rondins ; les punaises s’aventurent peu près des lits situés près des fenêtres sans carreaux. Est-ce le filon ? Non, en fait, leurs occupants y attrapent des rhumes de cerveau, mais le soir nous avons un repas de fête. Des camarades pilotes russes sont venus avec le colonel Gonubov, la vodka échauffe les esprits. Quand Gonubov tape sur la table pour réclamer des alcools, la terre tremble. Le tenancier nous laisse entendre qu’il a une réserve de vino. Eh bien apportez le vino. Les Russes y font honneur sans cacher que ce genre de boisson avoisine pour eux l’eau pure. Les Russes ont une gorge en acier. D’un bout à l’autre de la campagne, ils engloutiront sans ciller non seulement la vodka à 50 degrés, mais également le Zamagon à 85 degrés. Pour nous, les pilotes, il faut cacher notre eau de Cologne, tout comme les infirmières cachent l’alcool à 90 degrés. Et à maintes reprises nous avons vu les mécaniciens se régaler avec le liquide de freins, avec aussi de la soude caustique, quelques uns en sont morts. " 

Dans les récits des pilotes de la seconde guerre mondiale, qu’ils soient de toutes nationalités, il y a souvent cette notion de fête. La fête est la contre partie du stress énorme qu’ils éprouvaient en vol. Eux, en plus, avaient la chance ou la nécessité de vivre avec des Soviétiques et ce type de récit se renouvelle. Il y avait une vraie joie de vivre chez les pilotes russes.

SECONDE CAMPAGNE – 1944-1945

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Carte du parcours de la 2ème campagne

Le début de la deuxième campagne est marquée par deux incidents dramatiques. 
Le lieutenant Marcel Lefebvre s’écrase le 21 mai 1944. Marcel Lefebvre était un garçon très aimé, qui va agoniser pendant plusieurs jours. Il sera transporté en Yak biplace dans des conditions atroces à Moscou et décédera le 5 juin 1944. 

Le deuxième incident est celui du lieutenant Maurice de Seyne, surnommé " Séquane ".

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Saute Séquane…..

Lors d’un vol de transit, il avait emmené avec lui dans son avion son mécanicien, en place derrière eux dans une petite trappe. Mais son moteur a eu des ratés. Il est revenu à Mitokoumi, le terrain de secours. Par deux fois, Maurice de Seyne a essayé de se poser, tandis le radio lui disait : " Saute Séquane ! ". Mais il n’a pas sauté parce qu’il avait son mécanicien. Il s’est écrasé en flammes au deuxième atterrissage.

Cette histoire, qui pourrait être anecdotique, a fait le tour de l’URSS. On parlait encore de cet accident après guerre. Ce type d’évènement a fait que Normandie est restée encore aujourd’hui en Russie beaucoup plus populaire qu’en France. 

La première campagne s’arrête à Sloboda, et la deuxième campagne va amener Normandie en Allemagne. On est à la fois sur un itinéraire napoléonien, puisque Normandie a séjourné à Tilsit et à Eylau, mais on est aussi sur un chemin horizontal qui va de Moscou à Königsberg.

Cette deuxième campagne, dans laquelle l’unité suit la progression de l’Armée Rouge, part de Smolensk, et amène Normandie en Allemagne à la fin de la campagne. Cette campagne est aussi importante que la première avec 80 avions abattus, et un point d’orgue, le franchissement du Niémen. L’Armée Rouge tenait à faire sauter le verrou allemand pour entrer en Allemagne, et l’unité Normandie a participé de manière très active durant tous ces jours de juillet à l’attaque, plusieurs fois par jour. 
(Image 32) On voit ici plusieurs stationnements autour de fleuve Niémen, des forces au sol mais aussi des forces aériennes, de manière à faciliterla traversée du Niémen. Pour les Soviétiques, passer le Niémen c’est faire sauter le verrou allemand. C’est là que l’unité gagne son deuxième nom de Niémen. 

Staline, en raison des victoires remportées, publie le 29 juillet 1944 une ordonnance qui dit :
" Les troupes du troisième front passant à l’attaque ont passé le fleuve Niémen. Nos troupes se sont heurtées à des défenses puissantes. Après trois jours de combats, elles ont pénétré de 50 Km dans les lignes ennemies. Dans cette bataille pour le passage du Niémen se sont distinguées les pilotes du colonel Pouillade. Pour célébrer la victoire, les unités porteront aujourd’hui le nom de Niémen. Aujourd’hui, 21 juillet 1944, Moscou, capitale de notre patrie saluera en son nom ces brillantes troupes. Vingt salves de 224 coups de canon seront tirées. J’exprime ma gratitude aux troupes sous votre commandement. 
Signé, Joseph Staline "

Le 1er août 1944 est une autre date importante pour le Normandie-Niemen. Pour la première fois, ses pilotes survolent l’Allemagne. Pour ces hommes qui arrivent de la mer Caspienne, survoler l’Allemagne leur donne vraiment le goût de la victoire. Ils avaient un jeu qui consistait à monter le plus haut possible de manière à apercevoir la Baltique.
Une bonne nouvelle arrivant rarement seule, à l’été 1944, Normandie-Niemen, touche enfin ses meilleurs avions, les Yaks 3.

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Yak 3 du Normandie-Niemen 

Cet avion est supérieur aux avions allemands. C’est un avion puissant dont le moteur est toujours une licence française. C’est aussi un avion petit, il fait 8,50 m de long et 9,20 m d’envergure. Le Yak 3, conçu par Yakovlev, est un petit bolide. Il est très performant et en dessous de 5 000 mètres, ce qui est son altitude maximale, il est à plus de 650 Km/h, ce qui en fait aux mains des pilotes du Normandie-Niemen une arme redoutable.

L’automne de 1944, avec l’entrée en Allemagne, est aussi l’occasion pour le Normandie-Niemen d’écrire des pages extraordinaires de l’histoire de l’aviation française. Encore une fois, un petit coup de chapeau personnel à Risso, 11 victoires, parce qu’il était un grand monsieur.

La campagne d’Allemagne n’a pas été une partie de plaisir. Les troupes allemandes refluaient sous l’offensive soviétique qui devenait invincible. Les Allemands, et en particulier l’escadrille allemande des Molders, contre lesquels Normandie a souvent combattu, était une patrouille très performante. Nos pilotes ont souvent abattu des chasseurs allemands, et aucune de leurs victoires n’a été facile.
Le 16 octobre, l’escadrille abat 29 avions allemands en une journée. Le 17 octobre 12 avions allemands sont abattus, et 12 le 18 octobre. Ce qui correspond à une centaine de missions par jour, donc un haut rythme d’activité. Le 27 novembre 1944 est aussi une pierre blanche dans l’histoire du Normandie-Niemen puisque, pour la première fois, l’escadrille se pose en Allemagne.
En décembre 1944, toute l’unité est rapatriée à Moscou parce que le 9 décembre le général de Gaulle leur rend visite. Il remet des décorations et leur écrit : 
" Sur la terre Russe martyrisée comme la terre de France, Normandie-Niemen soutient, démontre et accroît la gloire de la France. "

LA FIN DE LA GUERRE

Le début de l’année 1945, après l’effervescence des combats, parce que le temps ne le permet pas et aussi parce que l’activité allemande faiblit, est plutôt une période de repos pour les hommes du Normandie-Niemen qui sont relativement épuisés. Malgré la fin de la guerre, les combats se poursuivent.
Voici une citation des mémoires de Sauvage, sur la réaction d’un des mécaniciens lorsque l’adjudant, Diri Barnes, a été abattu avec son Yak N°7, en février 1945 :

" Nos mécaniciens nous ont devancé, ils sont arrivés en Dakota. Mon mécanicien, Fédorine, est là et son sourire intelligent me fait du bien, je lui tape sur l’épaule, à ce moment un grand gaillard passe devant nous, le 7, mais où est le 7 ? Quelqu’un jette. Descendu ! Je vois le masque de l’homme se plisser, puis se crever, je le reconnais, c’est le mécanicien de Diri Barnes, notre joueur d’accordéon. Il se met à sangloter comme un enfant ses grosses pattes velues sur ses yeux et je ne trouve rien à lui dire. "

La victoire de 1945 arrive alors que Normandie-Niemen est stationné en Allemagne. Très rapidement, l’unité est rapatriée sur Moscou. Elle va y rester jusqu’au début juin. Des festivités soviétiques sont organisées et une double nouvelle les réjouit. Ils vont rentrer en France directement et, en reconnaissance de l’URSS, Staline offre à chaque pilote son avion. 
C’est une histoire incroyable. Chaque pilote à titre personnel conserve son Yak. C’est le général Zakharov qui donne le départ du voyage de retour. L’unité passe par l’Allemagne où le général De Lattre demande à ce qu’ils s’arrêtent pour féliciter l’escadrille. 
Le 20 juin, à 18h 45, Normandie- Niemen se pose au Bourget. 

Voici une photo d’un Yak survolant l’Allemagne.

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Yak 3 de René Challe survolant l’Allemagne

On peut constater que les victoires du pilote sont notées derrière le cockpit, les croix noires, et que tous les appareils portaient la flèche de la 303ème Division. Les avions français avaient aussi la casserole d’hélice bleu blanc, rouge pour se reconnaître en combat.

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Les 40 Yaks offerts par Staline alignés sur le terrain

Ces avions ont été confisqués par l’armée dés qu’ils ont été sur le territoire français. 
Les pilotes sont passés en revue sur le tarmac par les officiels.

BILAN DE CES DEUX CAMPAGNES

Plus de 5000 heures de vol, 900 combats, 273 victoires officielles plus les probables. Mais une partie importante de ces effectifs, de 60 à 80%, des pilotes sont morts. Il y eut un renouvellement des hommes, surtout à la fin.

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Les bilans du Normandie-Niemen 
- 5 240 heures de vol et 869 combats livrés
- 273 victoires officielles, 37 probables, 45 endommagés
- 46 pilotes tués, 6 blessés

Le nombre des victoires fait de Normandie-Niemen la première escadrille de chasse en France. 

Ci-dessous, voici trois des as, Marcel Albert, 25 victoires, au centre, qui est le deuxième chasseur de France dans la seconde guerre mondiale, le premier étant Pierre Clostermann qui a abattu 33 avions allemands. Roger Sauvage, le Martiniquais, 21 victoires ; Robert Marchi, surnommé " L’acrobate", 15 victoires.

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Roger Sauvage (21 victoires) Marcel Albert (25 victoires) Robert Marchi (15 victoires)

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Les décorations françaises et soviétiques du Normandie-Niemen, la Croix de Guerre, la Légion d’Honneur, les héros de l’Union Soviétique, un des régiments des plus décorés de France.

Après la guerre, Normandie-Niemen va continuer son existence d’escadrille de chasse au sein de l’armée de l’air française, avec des stationnements en Indochine, en Algérie, puis en métropole à Orange. La base aérienne d’Orange s’appelle " Base Maurice Lecesne ". 
L’unité fut stationnée à Reims et elle est aujourd’hui à Colmar.

La popularité de Normandie-Niemen est restée très importante. 
De la Poype et André ont été invités en 1956 à Moscou. Ils sont tous les deux héros de l’Union Soviétique, et ont été reçus avec beaucoup de faste, de chaleur.

Un mot aussi sur le général Zakharov. Hormis les relations personnelles, autre fait unique, il y a toujours une relation militaire entre la Russie et la France et, tous les deux ans, des délégations russes viennent en France et des délégations françaises, avec des avions, se rendent en Russie pour commémorer le Normandie-Niemen. Le général Zakharov continue à être un ami sincère du Normandie-Niemen.

En 1973, Normandie-Niémen est la première escadrille de France à être dotée du nouvel intercepteur français, " le Mirage F1 ".Et, aujourd’hui, à Colmar, Normandie-Niemen est équipé de Mirages F1 CP. Ce ne sont plus des chasseurs, mais des avions d’appuis. Le Mirage F1 a un peu vieilli, mais Normandie-Niemen, malgré plusieurs changements, n’a jamais été dissout et continue à exister au sein de l’armée de l’air française.

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Mirage F-1 C du " Normandie-Niemen " (1973) 

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Mirage F-1 CT 2/30 du " Normandie-Niemen " (2002)

Il existe à Moscou une résidence affectée à l’ambassadeur de France qui n’est pas l’ambassade et qui s’appelle la " Maison du Normandie-Niemen ".

Le musée de l’Air et de l’Espace a la chance d’avoir le dernier Yak de cette épopée, arrivé en 1945. 

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Yakovlev Yak-3 du musée de l ’Air et de l ’Espace 

Un grand merci au Musée de l'Air et de l'Espace pour nous avoir permis 
de reproduire les photos illustrant cette conférence.
Pour aller sur le site du Musée de l'Air et de l'Espace : http://www.mae.org/


Attention : Cette conférence ne doit pas être reproduite sans autorisation de l'auteur